Le rapport d'étape reprend les constats faits dans les débats publics et par les spécialistes auditionnés et les résume en trois principes :

  • Il y a une forte attente sociale au sujet de l'Université française
  • La Nation est fortement attachée à son Université
  • L'Université accepte de bouger pour l'emploi de ses diplômés, sans perdre de vue ses autres missions

Jusque là, rien de vraiment extrêmement original.

Trois autres points - pistes d'amélioration du système universitaire - font le pendant :

  • Lutter contre l'échec principalement dans le premier cycle universitaire
  • Améliorer l'insertion professionnelle des diplômés
  • Rapprocher durablement l'université du marché du travail

Alors que la question posée à l'origine était dans le champ de l'insertion professionnelles des jeunes diplômés, les premières réponses apportées (et les mesures d'urgence à prendre) sont dans le champ de la lutte contre l'échec dans le premier cycle : c'est assez, comment dire..., ridicule, effarant, navrant ? En vingt ans, le nombre d'étudiants (au sens large) a doublé (passant de un à deux millions de 1980 à 2000[1]) et on ne se rend compte que maintenant que le taux d'échec en premier cycle est important (euphémisme...) ?

Des mesures (sept) à prendre d'urgence pour explorer la première piste sont proposées : ce sont essentiellement des mesures visant à favoriser la ré-orientation vers les filières professionnelles de l'enseignement supérieur (STS et DUT) et à soutenir les étudiants issus des bacs professionnels. On a beau dire que l'on ne veut plus entendre parler des filières technologiques comme poubelles à cancres (ce qui a été fait pendant des décennies dans l'enseignement secondaire), j'ai toujours l'impression d'entendre le même refrain. Désespérant. Je passe sur les autres mesurettes et arrive à la seconde antienne (ça lasse...) : encore une commission d'harmonisation, régulation, coordination...

Au fait, vous en avez entendu parler de ces mesures ? Pas moi. Et pourtant, la rentrée universitaire a déjà eu lieu pour bon nombre d'étudiant. En revanche, on a eu droit la l'allocation d'installation étudiante (300 euros pour 80 000 étudiants), au service national de l'orientation (RIP l'ONISEP, alors ?) et au tutorat étudiants-lycéens[2]. C'est dans les autres mesures proposées pour explorer les deux autres pistes que l'on trouve ce qui a été annoncé fin août... Parmi ces autres mesures, j'en ai relevé qui sont déjà mises en place dans des universités, ou qui font depuis longtemps partie des directives ministérielles. Il sert à quoi, le débat, mmhh ?

In fine, on se retrouve avec un rapport proposant donc trois champs à améliorer :

  • l'information et l'orientation ;
  • la professionnalisation ;
  • apprentissage et alternance[3].

Suite il y a eu, puisque pendant l'été, les ministres ont rencontré les présidents d'universités et les organisations étudiantes pour lancer des concertations sur les rapports Université-Enploi et Aides sociales aux étudiants. Et ils remettent le couvert en septembre. On dirait qu'ils ont soif de concertation. Je n'arrive pas très bien à comprendre pourquoi...

En fin de rapport, on trouve la liste (et les dates) des auditions des organisations et spécialistes. Sur le site aussi, . De nombreuses auditions ont été retranscrites et on peut donc connaître la teneur des discussions. Mais pas toutes. Il manque celle du Directeur de l'Enseignement Supérieur, celle du secrétaire général de la CGC, celle du président de l'Assemblée Nationale, celle du président de la Commission des Affaires Culturelles du Sénat. Elles ont pourtant eu lieu avant la fin juin, ces auditions. Et d'autres, effectuées après, sont retranscrites et mises à disposition du public. Que de simples rencontres, informelles, ne justifient pas de retranscription, soit. Mais les autres ? Je ne comprends vraiment pas pourquoi...

Notes

[1] http://media.education.gouv.fr/file...

[2] http://www.education.gouv.fr/cid385...

[3] quand on sait que, dans certaines régions, tout le secteur de l'apprentissage et de l'alternance n'est plus de la compétence de l'état mais de la région, on se demande ce que viennent faire ces propositions...