Aucun n'a commenté cette bourde du Premier ministre, disant que (en substance) c'était l'expérience qui était primordiale et qui faisait un bon candidat et donc un bon président. Hé, Monsieur, l'expérience sans projet, elle sert à quoi, mmhh ?

Aucun des douze (même pas vraiment en colère), n'a présenté de projet global.

Chacun des douze s'est contenté soit de proposer une liste de mesures sans trop de liens les unes avec les autres (les grands) soit un projet partiel axé sur une facette de la vie en société (quelques petits). Même celui qui propose une approche originale en France (enfin, originale pour ceux qui n'ont pas vécu sous la IVe) n'a pas osé aller jusqu'au bout de sa démarche. Une seule a essayé d'élargir ses convictions à une vision plus large, mais il y a encore du boulot.

Alors, non, Monsieur le Premier Ministre de la France, non, ce n'est pas l'expérience qui est primordiale pour moi, c'est le projet. Peut-être que vous, vous connaissez le projet global de celui que vous soutenez, mais parce qu"il l'a exprimé en privé, pas en public.

Moi, ce qui m'importe, c'est qu'un projet, humaniste de surcroît, soit présenté.
Un truc qui remette l'humain (mais pas l'individu, hein, l'humain) au centre de la société et de son environnement.
Un truc qui commence par s'intéresser aux moyens de survie des gens : gîte et couvert, santé, moyens de subsistance.
Un truc qui poursuive ensuite par les moyens de vie des gens : instruction et éducation, culture[1],

Note

[1] pas uniquement la culture des touristes : quand j'entends ou je lis les programmes des candidats à ce sujet, je ne sors pas mon révolver, mais je hurle : ils ne parlent que de musées, de spectacles vivants ; mais rien, rien, sur la langue, l'organisation des sociétés, les modes de vie. Ah mince, c'est pas la Culture, ça, toutes mes confuses.