Je lis, sur le site très sérieux de Sauvons l'Université, un long article à propos de la réforme de la formation des enseignants du primaire (et du pré-primaire...) et du secondaire.

Dès le début, une affirmation (péremptoire, bien sûr !) me surprend :

aucun cursus universitaire n'est subordonné aux résultats d'un concours quel qu'il soit.

Ou bien l'auteur et moi-même n'avons pas la même définition (réglementaire ?) du mot concours.

Ou bien, l'auteur se cantonne à sa sphère de connaissance pour élaborer son texte.

Même si le mot concours n'est pas présent dans les textes régissant l'accès en deuxième année des études de pharmacie ou de médecine, il s'agit bien d'un concours (pas national, je vous l'accorde), c'est à dire qu'un nombre maximal d'étudiants est admis en deuxième année (même si le premier non admis a plus de 10/20). De la même façon, pour se spécialiser, les étudiants en médecine se soumettent à des épreuves, nationales classantes, qui ne leur donne pas forcément le choix de leur spécialisation. Les étudiants en pharmacie, pour se spécialiser eux-aussi, passent le... concours de l'internat et voient donc la suite de leurs études en dépendre. Entre autres professions médicales. Et tout ça est national.

Reprenons l'affirmation :

  • aucun cursus universitaire : faut-il comprendre que les études de santé ne sont pas des cursus universitaires (surtout qu'elles vont être "LMDisées" avec subordination du passage en L2 au classement obtenu à l'examen terminal de fin de L1 - non, le "concours" de première année n'est pas supprimé...) ? Pourtant, ce sont bien des universités publiques qui proposent ces cursus.
  • n'est subordonné aux résultats d'un concours : je veux bien admettre que les termes examen terminal et examen national classant ne soient pas synonymes du mot concours en théorie, mais en pratique, il l'est (parlez-en aux étudiants concernés). Je veux bien également admettre que si on rate le concours de l'internat, on peut néanmoins être docteur en odontologie ou en pharmacie.

Si l'auteur a voulu dire qu'aucun parcours universitaire ne s'arrête brusquement par faute de réussir un concours (officiellement dénommé comme tel), alors je suis d'accord.

Mais ce n'est pas ce qu'il a dit.

PS : Il est amusant de noter que seuls trois « concours » de recrutement des enseignants du primaire et du secondaire le sont : agrégation, concours de recrutement de professeur des écoles et de conseiller principal d'éducation. Les autres sont des certificats d'aptitude...