Oui, elle, la victime supposée (berk la formulation), la plaignante ah non, pas de plainte formelle encore (c'est le parquet qui dépose plainte, puisque c'est du pénal, de haut de gamme -- crimes et délits).

Sous des plumes (rares) se disant féministe ou d'extrême gauche, on se demande comment elle va, on répète à l'envie qu'elle a été traumatisée, on réclame de la compassion pour elle. Mais... si la présomption d'innocence doit s'appliquer, n'est-ce pas ipso facto nier la victimation ? Et si la présomption de victimation s'impose, n'est-ce pas nier la présomption d'innocence ? Bref, deux beaux concepts totalement incompatibles quand ils se retrouvent liés dans la même histoire. Les termes plaignante (même si elle ne l'est pas formellement) et accusé pas encore (voire inculpé, mais il ne l'est pas encore à ce stade) suspect suffiraient largement. Mais ils ont un défaut : ils sont froids, administratifs, quasiment objectifs. Ils n'offrent aucune prise à la compassion, à l'humanité. Et ça va pas, ça.

Toujours les mêmes plumes regrettent qu'on ne parle pas d'elle mais uniquement de lui, qu'on ne sait pas grand chose d'elle (ça devient de moins en moins vrai, par ici par exemple). M'enfin !? Comment voulez-vous qu'on puisse s'intéresser à elle alors qu'elle est dans un endroit tenu secret, pour la protéger des médias alors que son image à lui est donnée en pâture aux mêmes médias, franchement ?

C'est comme sortir nu de la salle de bain (quelle bizarrerie !) : personne n'en a vu l'évidence.