Sanctum corpus Sur une Terre qu'on imagine post-apocalyptique, au sein d'une ville où l'administration des citoyens règne, dans une atmosphère de « 1984 » où la nanotechnologie est reine du contrôle des actes et des corps de chacun, un improbable trio de héros se forme. Viktor, scientifique expérimenté, précipité dans les bas-fonds de la cité au cours d'une prétendue attaque d'envahisseurs extra-terrestres. Un peu paumé, un peu bêta, il est totalement inadapté à la vie des marginaux. Fathya, héroïne au long passé de hackeuse rebelle, le prend en charge dans sa fuite. Louie, enfin, un renégat, chef de guerre au sein de la rébellion. Leur mission est de rendre à la ville son humanité perdue.

On trouve dans cette histoire des ingrédients classiques de science-fiction : la technologie poussée à son extrême, la dictature par quelques élites, des envahisseurs, des mensonges d'état, des combats, pas mal de radioactivité. Le trio de héros, bien campé sur ses trois éléments — le scientifique indispensable, la technicienne géniale et le militaire politique — fonctionne bien, malgré une histoire d'amour banale dont on ne saisit pas l'intérêt.

Le style est aussi épais que la poussière du désert environnant la cité, ce qui tend à renforcer l'atmosphère pesante de l'époque où se déroule l'histoire.

Bien sûr, la mission sera un succès, après quelques batailles titanesques, et le dénouement, bien que particulièrement atroce, est empreint d'optimisme, au contraire de Spores, première œuvre de fiction publiée par Olivier.

C'est un court récit, dense, sombre, qui s'illumine juste avant le point final. Il offre un excellent moment d'évasion.