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Deuzeffe pose (toujours) des questions

Mot-clé - Universités

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13/07/2009 16:38

Cloisonnement ?

Je lis, sur le site très sérieux de Sauvons l'Université, un long article à propos de la réforme de la formation des enseignants du primaire (et du pré-primaire...) et du secondaire.

Dès le début, une affirmation (péremptoire, bien sûr !) me surprend :

aucun cursus universitaire n'est subordonné aux résultats d'un concours quel qu'il soit.

Ou bien l'auteur et moi-même n'avons pas la même définition (réglementaire ?) du mot concours.

Ou bien, l'auteur se cantonne à sa sphère de connaissance pour élaborer son texte.

Même si le mot concours n'est pas présent dans les textes régissant l'accès en deuxième année des études de pharmacie ou de médecine, il s'agit bien d'un concours (pas national, je vous l'accorde), c'est à dire qu'un nombre maximal d'étudiants est admis en deuxième année (même si le premier non admis a plus de 10/20). De la même façon, pour se spécialiser, les étudiants en médecine se soumettent à des épreuves, nationales classantes, qui ne leur donne pas forcément le choix de leur spécialisation. Les étudiants en pharmacie, pour se spécialiser eux-aussi, passent le... concours de l'internat et voient donc la suite de leurs études en dépendre. Entre autres professions médicales. Et tout ça est national.

Reprenons l'affirmation :

  • aucun cursus universitaire : faut-il comprendre que les études de santé ne sont pas des cursus universitaires (surtout qu'elles vont être "LMDisées" avec subordination du passage en L2 au classement obtenu à l'examen terminal de fin de L1 - non, le "concours" de première année n'est pas supprimé...) ? Pourtant, ce sont bien des universités publiques qui proposent ces cursus.
  • n'est subordonné aux résultats d'un concours : je veux bien admettre que les termes examen terminal et examen national classant ne soient pas synonymes du mot concours en théorie, mais en pratique, il l'est (parlez-en aux étudiants concernés). Je veux bien également admettre que si on rate le concours de l'internat, on peut néanmoins être docteur en odontologie ou en pharmacie.

Si l'auteur a voulu dire qu'aucun parcours universitaire ne s'arrête brusquement par faute de réussir un concours (officiellement dénommé comme tel), alors je suis d'accord.

Mais ce n'est pas ce qu'il a dit.

PS : Il est amusant de noter que seuls trois « concours » de recrutement des enseignants du primaire et du secondaire le sont : agrégation, concours de recrutement de professeur des écoles et de conseiller principal d'éducation. Les autres sont des certificats d'aptitude...

22/02/2009 21:17

Indépendance ?

Déclaration d'indépendance des universités

Préambule :

Il n'y a pas de contraintes supérieures en force à celles que l'esprit humain, qui les a toutes inventées, exerce sur lui-même sous la forme de la pensée. La pensée la plus puissante, c'est la plus exigeante. Vérité et création, beauté et justice, raison et déraison, arts et sciences, techniques et métiers, ne sont que quelques-uns des noms que les hommes ont donnés à cette exigence. Toutes les disciplines appelées à en assurer l'inquiétante existence en sont autant d'expressions. Tout pouvoir, politique, religieux ou économique, qui refuserait de se soumettre à cette exigence est voué à dépérir. Considérant que cette exigence et les conditions de son exercice n'ont pas à disparaître ni à s'effacer avec les pouvoirs qui s'en servent en prétendant les servir, nous, qui avons participé d'une façon ou d'une autre à l'exercice de ces droits et devoirs universels de la pensée, à ce travail qui s'il n'arrive pas toujours à se faire en commun ne saurait s'accomplir que sous les formes de gestes faits en public, avons entrepris d'énoncer les points d'intransigeance auxquels cette exigence nous contraint.

Article premier : L'indépendance de la pensée consiste à pouvoir expérimenter sous leurs déterminations propres les enchaînements de connaissance producteurs d'œuvres et de savoirs. Ainsi l'exercice de cette indépendance n'a de bornes que celles qui en assurent aux autres la possibilité d'en éprouver, attester, évaluer la validité. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par une communauté d'égaux autour de l'indépendance de la pensée.

Article II : Tout homme et toute femme possède en toutes circonstances un droit imprescriptible à vérifier l'égalité de son intelligence avec celle de tout autre.

Article III : Parmi les centres d'enseignement, de recherche et de création, seuls ceux dont les dispositions ont pour but supérieur de rendre effectifs ces principes s'appellent université.

Article IV : L'indépendance de la pensée est partagée entre tous ceux qu'elle engage dans une recherche, un enseignement ou des études. Elle doit être la même pour tous, quels que soient leur place dans l'université, leur provenance nationale ou sociale, leur appartenance confessionnelle et ethnique, leur âge et leur identité sexuelle.

Article V : L'université définit un espace qui interrompt la continuité avec les espaces où l'ordre est assuré par les forces publiques. La présence des forces de l'ordre n'y est légitime que lorsqu'elle concourt à l'exercice de la pensée libre.

Article VI : Quiconque s'engage et contribue à la recherche, l'enseignement ou l'étude doit pouvoir expérimenter une pensée critique sans faire l'objet d'aucune censure, répression, ou inquisition.

Article VII : La libre circulation des pensées et des savoirs repose sur un droit inconditionné d'accéder à tous les moyens et sources de la connaissance. Nulle censure ne saurait restreindre les sources mobilisées pour sa mise en œuvre.

Article VIII : La valeur d'une pensée ordonnée à la contrainte du vrai repose sur les seules exigences qu'elle doit aux protocoles de sa mise à l'épreuve : son évaluation dans l'université revient à ceux qui portent cette exigence dans la recherche, l'enseignement et l'étude. Elle est publique et contradictoire.

Article IX : La mission de l'université est une mission publique. Comme telle, elle doit être garantie.

Article X : La politique scientifique est commandée par la seule production des œuvres et des outils de la connaissance. Nulle contrainte de retour sur investissement ne peut déterminer le cours de cette activité ni la hauteur des financements qu'elle réclame. Il appartient à la puissance publique d'en garantir l'autonomie.

Article XI : Nulle personne désireuse de poursuivre des études ne doit être contrainte à y renoncer pour des raisons d'organisation financière de l'université. A fortiori elle ne peut être obligée d'hypothéquer tout ou partie de sa vie, ni d'accepter des atteintes à sa dignité.

Article XII : Toute société, tout Etat, qui contreviendrait à ces principes, est réputé ne pas avoir d'université.

Article XIII : Toute université désireuse d'appliquer ces principes possède un droit à se placer sous la protection élargie d'autres universités et d'organismes internationaux. Toute université signataire de cette déclaration s'engage à apporter son soutien à qui le lui demande, sur la base des principes énoncés.

Groupe XVII

20/02/2009 19:41

Gagner plus si travailler plus ?

Actuellement, dès que ma charge de travail dépasse le quota qui m'est imposé, j'ai le droit[1] de me faire payer le dépassement[2].

Demain, peut-être[3], je n'aurai plus le droit de demander cette rémunération complémentaire.

Je n'ai jamais cru à ce slogan de campagne[4]. Mais là ! Et ne croyez pas que ça ne concerne que quelques dizaines de travailleurs : "seulement" 70 000 personnes.

Notes

[1] que je n'exerce pas forcément pour 100% des dépassements

[2] rémunération qui, entre nous soit-dit, n'est pas supplémentaire mais complémentaire car, jamais au grand jamais, elle n'a été chargée...

[3] si Marie-Chantal ne comprend pas où est son intérêt...

[4] puisque justement, c'est un slogan de campagne...

27/11/2007 21:35

Vous avez dit 50 % ?

D'après France, portrait social - Édition 2007 :

  • 70 % d'une classe d'âge accède au niveau baccalauréat ;
  • 60 % d'une classe d'âge est titulaire du baccalauréat ;
  • 50 % d'une classe d'âge accède à l'enseignement supérieur ;
  • 40 % d'une classe d'âge est titulaire d'un diplôme de l'enseignement supérieur.

(dans les années 1980, 30% d'une classe d'âge était titulaire du baccalauréat...)

26/10/2006 21:35

Tempête de cerveaux ? [5]

Ca y est : la commission Hetzel du débat national Université-Emploi a rendu sa copie. Le chef du gouvernement s'en est tout de suite emparé, l'a lu attentivement et a annoncé des mesures à prendre...

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13/09/2006 21:05

Prospective ? Vous avez dit prospective ?

(...) une remarque faite par Dominique De Calan au nom du MEDEF lors du colloque de Lyon. Il avait déclaré qu'il ne fallait pas attendre des entreprises qu'elles définissent précisément les emplois dont elles auront besoin dans trois ans, non seulement parce qu'elles ne le savent pas, mais parce qu'elles continueront dans de nombreux cas à préférer le niveau à la spécialité, sachant que sur les spécialités pointues prévisibles elles savent déjà globalement cibler en interne ou en formation continue les formations professionnelles pointues.

Source

12/09/2006 20:44

Tempête de cerveaux ? [4]

Le débat national a bouclé, avant la trêve estivale, la première partie de sa mission - organisation et synthèse des débats publics, audition de personnalités spécialistes de la spécialités et remise du rapport d'étape. Un site internet dédié a même été ouvert : le site du débat national Université-Emploi. La lecture du pré-rapport est... instructive.

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08/07/2006 16:26

Tempête de cerveaux ? [3]

Après mes premières impressions et ce que j'ai retenu du débat auquel j'ai assisté, je vous livre ici mes commentaires sur quelques points de la restitution faite de ce débat par la rapporteuse désignée

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05/06/2006 21:39

Tempête de cerveaux ? [2]

La première partie du débat national (les réunions publiques) installé le 25 avril est pratiquement fini, un premier bilan des idées données par le peuple aurait dû être dressé à la mi-juin. J'ai participé à un de ces débat, le 23 mai, dans mon académie de résidence, sur le deuxième thème du débat : La professionnalisation des études dans le cadre du cursus « Licence Master Doctorat ».

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13/05/2006 23:31

Tempête de cerveaux ? [1]

Le 25 avril, a été installée La commission du débat national Université-Emploi (j'en avais déjà dit deux mots ). Ce débat a pour objectif d'apporter des réponses concrètes et d'application rapide aux étudiants sur l'adéquation entre les formations dispensées dans les universités et le marché de l'emploi. La commission a en charge d’organiser le (les ?) débats, de les animer et d'en faire la synthèse.

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27/04/2006 00:36

L'Université est malade ? Quelle nouvelle surprenante !

Sur France-Inter, aujourd'hui hier, à l'occasion de l'installation de la Commission du débat national université-emploi, le débat mettait face à face un président d'université et un responsable de syndicat étudiant.

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