Tempête de cerveaux ? [5]
Ca y est : la commission Hetzel du débat national Université-Emploi a rendu sa copie. Le chef du gouvernement s'en est tout de suite emparé, l'a lu attentivement et a annoncé des mesures à prendre...
Rapidement, on retient du rapport les six orientations préconisées :
- lutter contre l'échec à l'Université ;
- repenser l'information et l'orientation ;
- améliorer la professionnalisation ;
- rapprocher durablement l'Université du monde du travail ;
- créer un partenariat universités/employeurs pour la croissance ;
- faire évoluer l'ensemble du système universitaire.
Jusque là, c'est conforme au pré-rapport du juin. Logique et normal.
Voyons maintenant ce qu'en a fait le chef du gouvernement, en particulier en ce qui concerne le point information et orientation. Je ne résiste pas à citer une partie du discours :
- Première mesure : un entretien d'orientation sera rendu obligatoire en 3e, ainsi qu'en 1ère ou à la fin du premier trimestre de terminale. Il n'aura évidement qu'un caractère d'information. Il permettra à chaque élève de mieux connaître ses capacités, ses talents et la voie la plus appropriée pour lui.
Ai-je donc tant d'années sur mes épaules pour que cette mesure-là m'ait été appliquée quand j'ai fait ma scolarité (en plus drastique encore, puisqu'il y avait un entretien en cinquième : c'était avant le collège unique...) ? Faut-il faire de tout le passé table rase (seulement une partie serait parfois bien...) ? Tout ça pour ça ?
Dans le domaine de l'insertion professionnelle, une autre proposition :
- Enfin, mettre en place un semestre ou une année de césure entre la licence et le master. Cela permettrait aux étudiants de partir à l'étranger, d'effectuer un stage en entreprises ou de s'engager dans un projet associatif. Cette expérience occuperait une place à part entière au sein du cursus universitaire et pourrait ainsi être valorisée auprès des employeurs.
Si on reprend : Licence = 3 ans + Master = 2 ans = 5 ans ; là, on rajoute 0,5 ou 1 an, soit une sortie prévisible à Bac+5,5-6. Faut-il croire que les étudiants veulent encore sortir plus tard de l'université qu'ils ne le font actuellement ? J'ai peine à le croire.
Qu'on ne se méprenne pas : tout n'est pas aussi mauvais. Mais il n'y a rien qui fasse vraiment espérer que la situation s'améliore.