Mais elle ne partit pas les mains vides et les poches trouées. Pensez-donc ! Pendant six ans, elle s'était donnée à fond dans la gestion de l'entreprise. Alors, pour la remercier, les propriétaires de l'entreprise lui donnèrent un petit pécule, augmenté d'une petite prime sur la vente de l'entreprise qu'elle avait menée à bien.

La dame, suivant la loi, n'avait droit à aucune indemnité de licenciement, puisqu'elle n'était pas salariée mais pédégère. Qu'à cela ne tienne : un contrat avait été fait pour contre-carrer cette règlementation perverse.

Au bout de six ans de bons et loyaux services, notre pédégère partit avec en poche une bourse correspondant peu ou prou à deux ans de rémunération (soit trente pour cent de sa rémunération en activité) et une prime sur vente.

Soient deux millions cinq cents mille (2 500 000) euros.

Si on accepte comme hypothèse[1] qu'un mois de smic (salaire + charges patronales) coûte mille cinq cents (1 500) euros au patron, la dame pourrait payer vingt-sept (27) smicards pendant cinq (5) ans avec son indemnité de départ.

Mais que représente la vie de 27 salariés pendant cinq ans à côté d'une seule dame ?

Note

[1] relativement réaliste