Parce que c'est ça, le problème principal à régler en urgence en ce qui concerne l'instruction et l'éducation : donner à tous la même chance de réussite quels que soient son milieu socio-professionnel ou son origine géographique, proposer à ceux qui en sont démunis des outils qu'ils ne peuvent se procurer ailleurs qu'à l'école.

En premier lieu, mettre un terme à la surpopulation des classes. 30 élèves en classe de petite section de maternelle, est-ce bien raisonnable ? Comment peut-on humainement savoir quel outil manque à quel enfant, quand il y en a 30 ? Comment ensuite peut-on vraiment lui transmettre et lui faire assimiler l'outil en question, quand il y a 30 enfants qui réclament 30 outils différents ?

En second lieu, ne plus brandir comme dogme que, parce qu'on a 10-11 ans on doit passer en sixième. Certes, mettre un âge plancher (pas avant ... ans), mais pas un âge plafond. Le même principe s'applique aux cycles précédents l'entrée en sixième : la lecture doit être acquise impérativement en 3 ans de premier cycle (grande section de maternelle -> CE1) est-il écrit dans les programmes officiels. Et pourquoi donc imposer ce carcan alors que dans la vie d'adulte, il est tout à fait admis que personne n'avance à la même vitesse ? La seule condition primordiale à l'entrée en sixième, c'est la maîtrise de la langue écrite et parlée et de la manipulation des chiffres, des surfaces et des volumes (ce qu'on peut résumer à savoir lire, écrire, parler, compter et faire de la géométrie).

Il est évidemment que la stucture de l'EN est totalement inadaptée à cet objectif. Donc (dans l'ordre vaguement chronologique) :

  • ne pas favoriser l'entrée des tous-petits en maternelle mais créer des vrais jardins d'enfants (et pas des crèches ou des garderies) pour les 2-3 ans ;
  • imposer des effectifs maximum de 15-20 dans les classes d'école maternelle ;
  • ne pas imposer l'apprentissage de la lecture en grande section de maternelle, mais le proposer seulement à l'enfant qui le demande ou qui manifestement en a besoin (par précocité ou milieu dévarorisant) ;
  • de la grande section de maternelle au CM2, revoir l'organisation de la journée : par exemple, savoirs communs le matin ; l'après midi, ce dont l'enfant a besoin (là où il se sent le moins à l'aise ou ce qu'il a envie d'explorer plus profondément) ;
  • noter/évaluer/apprécier, par une note numérique ou symbolique, les efforts pour réaliser le travail demandé et la réalisation du dit travail et ne pas se contenter d'une seule note pour un ensemble qui en mérite plusieurs ; toujours mettre sur le même plan, les matières où l'enfant excelle et celles où il a la chance de pourvoir progresser (en d'autre terme valoriser aussi bien le bon travail que les progrès à accomplir) ;
  • en primaire, rétablir les études du soir pour les devoirs et y impliquer les associations d'aide aux devoirs ; en règle générale, impliquer toutes les associations et la société civile volontaire ;
  • revoir entièrement la formation des maîtres de maternelle et de primaire : qu'elle soit différenciée, tant en ce qui concerne le niveau minimum d'accès que le contenu, de celle des enseignants de collèges et lycées.

En résumé, former un cadre, large, autour de l'enfant, en équilibrant les contraintes et les libertés. Et ne pas oublier de ré-intégrer la société civile (le peuple ?) dans l'effort collectif.