Un écrivain en proie à l'indifférence de son éditrice, du méchant système qui l'empêche de trouver son inspiration et matière à écrire. Jusqu'à la chute, hilarante.

Une ode à l'alpinisme, déroulée le long d'ascensions improbables, au cours de temps présents et futurs. De bonnes idées, effleurées seulement.

  • Marie-Hélène Branciard : Tu devrais pas m'laisser la nuit

Récit classique de la souffrance qu'endurent deux gamines qui s'aiment et qui attentent à leurs jours. Traitement plat et sans saveur. Dommage.

Texte consistant, riche de descriptions, de personnages denses. Un rythme qui coule puis qui se casse, pour rebondir plus loin, ailleurs. De très belles images qui aiguisent le rêve, invitent au voyage, mises en lumière par la musique du texte. Très agréable impression.

Nouvelle consistante, qui se tient bien. Mais trop rapide à mon goût : le cadre ne prend pas le temps de s'installer, on est vite perdu à essayer de comprendre comme fonctionne la société dans laquelle se déroule l'histoire. C'est dommage parce que le personnage féminin central est très bien traité, puisque c'est « Une aventure de Rugha la guerrière' » dit le bandeau de la page de titre.

Texte charmant sur la vie avant la vie, l'amour d'une mère, la naissance. On a le temps d'imaginer quelques fins possibles avant que la chute soit annoncée, peut-être un peu trop visible un peu trop tôt. Très joli quand même.

Texte très riche, gonflé de senteurs de mon enfance, de lumières que j'aime à contempler la nuit, de l'air du temps. Très beau texte. Même si je n'apprécie pas particulièrement les zombis, même si la chute est un peu rude (ahem), j'ai bien aimé.

  • Julie Decottignies : Ann Anticipation

Belle histoire d'anticipation, qui nous transporte une centaine d'années dans le futur, dominé par le Réseau, les clones numériques ; tout le savoir catalogué, copié et recopié à l'infini au sein de chaque cellule humaine. Y compris les livres. Comme un certain Fahrenheit 451...

Nouvelle allégorique sur la misère, les enfants abandonnés sur les décharges, au bord du chemin du progrès. Traitée avec de la douceur et un soupçon de violence. Le texte n'a manifestement pas été relu quant aux fautes, dommage.

Un très court texte sur la sensation d'être, d'exister, d'avoir pour exister. Un style enlevé. Une fin qui nous laisse... sur la faim ! (héhé)

Cinq petites pièces, toutes aussi denses les unes que les autres, malgré leur inégale longueur. En commun, la tragédie, la fin, les fils qui se rompent, la douleur de la perte. Servies par une plume très réaliste.

  • Dreyf : Espèce H

Un texte dense, qui se lit d'une traite, relatant comme le ferait un rapport d'observation scientifique, les caractéristiques biologiques, psychologiques et sociales d'êtres vivants sur la troisième planète d'un certain système solaire. Point de vue totalement détaché, totalement pessimiste de la part de l'observateur, à même de glorifier l'espèce en question qui lit le rapport. Très bon.

Jolie nouvelle légèrement fantastique, de bonne longueur, qui prend le temps d'installer le lecteur pour lui faire vivre une journée particulière. Le thème : l'amour, bien sûr ! Mais le vrai, celui qui préfère rendre heureux l'autre plutôt que de poursuivre son propre chemin tout tracé.

  • Bérengère Éarane
    • Le poids du cœur : petit texte sur le rêve rédempteur, la culpabilité et le pardon. Avec des dieux égyptiens. Et des chats. Mignonnet.
    • Sleeping hunter : le conte de « La belle au bois dormant »' revisité. Une belle pas mièvre pour deux sous, chasseresse, volontaire, rebelle. Elle se piquera quand même au rouet... Joli conte.

Une très courte nouvelle qui cristallise les peurs actuelles du changement climatique, la montée des inégalités, le retour à la lutte des classes. Sombre. Avec une infime lueur d'espoir. Le thème est vraiment trop noir pour moi.

Plongée dans la SF, avec cette histoire qui prend lentement le temps de s'installer, qui ménage le suspens, qui fait réfléchir, même si ce n'était pas forcément l'idée première de l'auteur ; avec juste trois personnages (et un chat !) qui parlent alors que la galaxie compte quarante milliards d'humains. Une belle histoire d'un peuple qui se prend en main. Une fois que vous l'aurez lue, allez donc connaître « ce qu'a voulu dire l'auteur ».

Une nouvelle futuriste, post-apocalyptique ou peu s'en faut, bel hommage à l'écrivain éponyme du Ray's day ; une écriture fluide narrant une belle histoire de transmission de l'amour des livres, à travers les âges. Bien aimé.

Hop, on change d'année, de lieu, mais on ne perd pas le rythme, même si je présume que la fréquence de RD sera vaguement 1/52e de celle de PB. Donc, Mission 1. Plutôt réussie. J'ai l'impression que l'auteur s'est fait plaisir en s'abandonnant à ses vils penchants à la métaphore pléthorique ou à l'exagération débridée. Ça fait un peu texte libérateur, où il aurait laissé cours à sa plume et exorcisé ses craintes quant à cette saleté de monde. C'est diaboliquement bien comme texte, mais je n'ai pas ri, même noir, même grinçamment — néologisme du jour.

Les deux premiers chapitres d'un roman régional — sinon régionaliste — dans un gros bourg du sud de la France, que je ne connais pas trop mal. Atmosphère classique de ce type de lieu, « figures » locales comprises. Un style simple et sans fioritures inutiles. Gentillet malgré quelques grosses ficelles narratives.

Une histoire du temps immobile, dans la Chine moderne. Classique mais agréable.

  • Vincent Leclercq
    • Johnny I hardly knew ye : une nouvelle de bonne longueur qui emmène la lectrice au cœur des unités de combat aérien d'élite, dans un monde très futur, violent. Beaucoup de détails sur les affrontements, la vie militaire, le conditionnement des pilotes. L'important est juste effleuré, suffisamment pour laisser l'imagination tricoter le reste.
    • Je meurs comme j'ai vécu : je n'aime pas les zombies et c'est une histoire de zombies. Un déroulé peut-être un peu trop classique, une fin sans espoir. Mais un très beau style.

Petit texte réaliste, que l'on dévore d'une traite, pétri d'adolescence et d'une bonne dose d'autodérision. Sympa.

  • Violette Paquet : Les crocs d'Acacias, Mon tendre capitaine
    • Les crocs d'Acacias : mettant en scène trois éléments imposés dont une espionne, petit texte avec une touche de fantastique, dont une louve-garou. Trame presque simpliste, style qui semble un peu bâclé : influence de la contrainte ? Impression mitigée.
    • Mon tendre capitaine : sous une forme épistolaire, le récit parle d'amour, de courage, du temps qui ravage, des livres. Très belle histoire.

Ça se passe dans l'univers de LTPS, c'est mathématique comme LTPS— mais ce n'est pas LTPS : c'est court, dense, le style est plus fluide. C'est une jolie histoire poétique et tendre.

  • Michael Roch : Moi, Peter Pan 4

Une délicieuse tranche de la vie de Clochette et Peter, remplie de tout ce qui fait le sel, l'amertume, le frisson des relations humaines, avec leurs non-dits, demi-mensonges et vérités pudiques. Un plaisir à lire, qu'on pourrait croire minuscule vue la petitesse du chapitre, immense parce que quasi universel.

  • Anne Rossi : Viviane

Un récit qui commence tout en douceur, porté par un style aussi coulant que du miel. Une histoire d'amour où le fantastique règne. Une histoire de fusion hors des corps, de relation donnant-recevant, dans laquelle celle qui reçoit finit par annihiler celui qui donne. Une fin tragique, qui s'étire, le temps d'une éternité. Très beau texte.

Un joli conte poétique, qui distille une musique douce-amère sur l'appropriation du bien commun et l'égoïsme mais dont la chute, heureusement, sauve la mise. Le style, très classique, coule bien. Je n'ai pas été enchantée plus que ça : je n'aime pas que les étoiles disparaissent de leur écrin de velours noir...

Le début d'un voyage plus ou moins touristique, vaguement culturel, pour gens « bien mis » ; un voyage dans le temps, pour (croire) revivre « les heures les plus sombres de notre histoire ». Le style est enlevé, colle aux événements. Peut-être quelques ficelles narratives ? La lecture du roman pourrait le dire.

Inspiré — de façon tout à fait assumée — par le projet Mars One, un court échange de quelques mails avant de faire le grand saut. La suite à découvrir ici.

Une déluge de mots, une avalanche de sentiments intimes, un maelström d'images toutes plus dantesques les unes que les autres : une lutte contre la mort, contre soi-même, portée par un style richissime à l'excès, qui se tient comme un sablé au chocolat en bouche. On n'en ressort pas indemne.